Médaillé de bronze à l’Euro en 2023, deuxième meilleur performeur de l’hiver sur 800m, Eliott Crestan peut nourrir d’ambitions. Il ne brûlera pas les étapes et sera focus sur un tour à la fois.
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Comment allez-vous physiquement ?
Par rapport à l’année passée, j’ai battu mes records en salle. J’avais un ancien record en 1:46.11. J’améliore d’une seconde avec 1:45.10. C’est sûr que cela montre que la forme est là, cela met en confiance. Quand les entraînements sont bons et les chronos en compétition aussi, c’est rassurant.
Quel bilan faites-vous de vos différentes sorties de l’hiver ?
J’ai changé pas mal de choses. Par exemple, l’année passée je m’étais beaucoup blessé. J’avais eu plusieurs fractures de fatigue ces dernières années. L’année passée, j’avais eu une déchirure à l’ischio + une récidive. J’ai changé pas mal de choses dans ma préparation.
Je stressais par rapport première course. Vu que j’avais fait pas mal de changements, c’était un peu difficile de voir où j’en étais par rapport aux années précédentes. Même par rapport aux entraînements piste, on a changé pas mal de choses avec André (Mahy). J’étais un peu stressé par rapport à la première course. Quand on vu très bien passé et deux autres après étaient assez régulières en terme de chronos, cela a mis en confiance.
Deuxième meilleur performeur mondial de l’hiver, trois chronos sous les 1:46, dans quel état d’esprit arrivez-vous ?
Tous ceux en championnat auront de la pression. En championnat, on a plus de pression qu’en meeting. Quand on est bien, tu te mets de la pression pour performer. Les courses de championnat sur 800m sont différentes que les courses de meeting. Le niveau sur 800 est tellement dense. On est une dizaine à courir sous 1:46. Tout le monde a sa chance donc tout le monde a de la pression.
Le plus compliqué, ce sera l’enchaînement des courses ?
Même à l’entraînement, je ne fais jamais trois séances piste en trois jours. Après on le prépare. Généralement, j’ai deux séances piste, un jour de repos puis de nouveau deux séance piste. Trois courses en trois jours, c’est des choses que j’ai déjà fait en championnat comme l’année passée aux championnats d’Europe en salle. L’année passée, cela s’était vraiment bien passé donc je devrais savoir le refaire.
En 2022 à Belgrade, vous terminiez 6e, en 2023 médaillé de bronze à l’Euro, quels seront les objectifs à Glasgow ?
Je vais prendre étape par étape car le niveau depuis quelques années est très dense. C’est très serré. En championnat, le temps est important mais que tu cours une 1:45.10 ou 1:46.50 si c’est tactique, n’importe qui peut gagner. Je vais étape par étape dans le sens où d’abord je vise la demie puis la finale. Je sais bien que tout peut se jouer.
Le plus dur sera d’aller en finale. Une fois en finale, tu peux commencer à rêver.
L’été dernier, vous vous blessez très peu de temps avant Budapest, il a fallu renoncer, comment avez-vous vécu cette période et comment en êtes-vous sorti plus fort ?
Cela n’a pas été facile. C’est surtout la seconde déchirure qui a été compliquée. Je m’étais déchiré le 2 juin. C’était encore loin des championnats du monde. On se disait que c’était possible. Les Belgique m’avaient mis en confiance car j’avais pu faire une bonne course et terminer premier. Cela m’avait mis en confiance. La récidive en stage une semaine et demi avant mondiaux a été plus difficile à gérer dans le sens où tu te blesses, tu travailles à fond pour revenir au plus haut niveau et tu te reblesses.
J’ai changé pas mal de choses au niveau de la préparation physique. Même si cela n’avait rien avoir avec la blessure, je voulais donner un coup de boost, découvrir de nouveaux exercices.
Je fais beaucoup plus attention à ce que je mange. Je vais chez le kiné une fois par semaine obligatoire alors qu’avant j’y allais que quand j’avais mal. Maintenant c’est systématique. J’ai aussi un posturologue et ostéopathe. En termes de soin, c’est callé. Je fais plus de prévention en préparation.
Avant tu te demandes pourquoi changer tes habitudes si tout va bien. Les blessures ont fait que si tu ne changes rien, tu vas te blesser à nouveau.
Certains ont fait l’impasse sur l’hiver pour se concentrer sur Paris, est-ce que vous vous êtes posé la même question ou c’était une évidence de reprendre la compétition après une partie de l’été loin des pistes ?
Je n’ai pas couru beaucoup l’été donc j’avais vraiment envie de refaire des compétitions. Après six mois sans, j’avais vraiment envie de faire de l’indoor.
On a fait très attention à ne pas trop enchaîner. Je n’avais pas faire les minima pour Glasgow l’année passée. On avait prévu pas mal de courses. Vu que je les ai faits à la première course, on a pu doser les courses. Je n’ai fait que 3 800m avant les championnats. J’aurais pu en faire plus mais je n’ai pas pris de risques.