En tête à tête avec Ibrahim Camara
On a suivi le pur sprinter Ibrahim Camara lors d’un entraînement spécifique en vue de performer aux championnats LBFA TC. Concurrence rude, spectacle garanti !

Carte d'identité
19 ans
Afillié au DACM
Sprinter
Records : 60 – 6.86 / 100 – 10.55 / 200 – 21.94
Une sélection internationale
Etudiant en kiné

Record personnel dès votre premier 60m de l’année, vous aviez déjà fait une rentrée avec un record à la clé ?
Non, pas auparavant. Ici, c’est un premier sub 6.90 pour moi donc c’est vraiment chouette.
Vous vous attendiez à faire un tel chrono dès votre première sortie de l’hiver ?
Je pense que je m’en sentais capable. Après, tout peut arriver. Bien courir était le plus important. En plus, j’ai pu faire un bon chrono.

Comment étaient les sensations pour cette première compétition en trois mois ?
Les sensations étaient un peu floues dans le sens où je pouvais aussi m’attendre à pas grand-chose car j’ai eu pendant un mois une gêne qui m’a empêché de m’entraîner correctement. Donc c’était plus, on y va et on voit ce que ça donne.
Votre gène au poplité pendant près d’un mois, c’est la première fois que vous aviez à gérer une « blessure » aussi longue ?
Non, ce n’est pas la première fois que je devais gérer une blessure aussi longue mais la première fois à ce niveau, où je commence à être rapide. J’ai dû m’arrêter en sachant qu’il y avait certaines échéances : frapper des chronos pour atteindre certains objectifs futurs.

Comment avez-vous vécu ce mois de décembre ?
C’était très frustrant car on remet beaucoup de choses en question : les entraînements, sa manière de récupérer, son alimentation. Quand on n’arrive pas à trouver, c’est juste embêtant. Ici, cela a juste été une question de prendre son temps, faire confiance aux personnes qui prennent soin de nous comme le kiné, le coach.
Comment avez-vous fait pour que cela n’impacte pas trop votre préparation hivernale ?
J’ai joué la carte de la prudence tout en faisant du renforcement à côté avec mon kiné et en allégeant tout simplement mon entraînement.

Au LBFA, il y a une belle concurrence sur 60m, quel est l’objectif ?
Je vise avant tout un chrono avant la place. Je dirais que j’aimerais bien le descendre sous les 6.80 si possible. Un podium aussi, cela serait chouette.
Qui sont vos premiers concurrents ?
Je peux citer Antoine Snyders, Cédric Motieh, Valentijn Hoornaert qui sont très rapides. Cela risque d’être palpitant dans les starts.

Vous ne vous alignerez pas sur 200m ?
On ne va pas dire que ce n’est pas ma spécialité préférée mais mes jambes ne me le permettent pas pour l’instant de taper de bons chronos comme je pourrais le faire sur 60m.
Quelles sont vos forces et vos faiblesses en course ?
Je dirais que c’est ma réactivité et ma capacité à agir de mes starts quand je le peux. L’une de mes grandes faiblesses c’est ma résistance que je ne travaille jamais mais que je vais commencer petit à petit maintenant que mon poplité est remis. Cela passera par des 200m malheureusement.

Vous entraînez seul principalement, Ce n’est pas trop dur ?
Sur la piste oui ou alors je vais dans des groupes à droite, à gauche quand je dois faire des petites confrontations. Ma musculation, je la fais avec le groupe de Franck Keita.
D’un côté, cela forge le caractère de se retrouver face à soi-même. Parfois, quand je me retrouve avec des gens, je me rends compte que ça fait du bien.
Première fois avec le maillot belge l’été dernier à Jérusalem, comment est-ce que vous l’avez vécu ? Qu’est-ce que vous en retenez ?
C’était juste incroyable parce qu’on est passé par des hauts et bas avec nos chronos qui progressaient à chaque fois mais qui n’atteignaient pas cette limite qu’on devait réaliser. On a réussi les minima lors de notre dernière chance. Cela a été d’autant plus jouissif quand on les a atteints et se dire qu’on partirait.
Je retiens qu’il ne faut jamais abandonner quoi qu’il arrive, que tout est possible. Qu’il faut juste travailler et se faire confiance.

Cela donne envie de plus une fois qu’on a touché à l’équipe nationale ?
Exactement, par rapport à moi, j’ai juste envie de plus, plus, plus.
Vous vous entraînez avec les Falcons depuis quelque temps, qu’est-ce que cela vous apporte sur le plan personnel ?
Sur le plan personnel, cela m’apporte d’autres visions, d’autres personnalités que je peux côtoyer. On parle aux entraînements de ce que chacun fait. Lieve Van Mechelen est une très bonne coach. Elle arrive à bien entraîner Kobe sur la résistance sprint et je pense qu’à un moment donné, cela pourrait m’aider moi aussi.
C’est une motivation supplémentaire les Falcons ?
Très clairement car en plus de ce but personnel, il y a un but collectif. C’est d’autant plus jouissif de l’accomplir en groupe.

Comment est-ce que vous voyez votre saison 2024 après une magnifique saison 2023 ?
C’est d’encore prendre beaucoup de plaisir comme j’ai pu le faire la saison passée et puis battre mes records personnels et pouvoir commencer à faire des choses avec les Falcons. Si ce n’est pas le stage à Curaçao, les championnats d’Europe à Rome.