Il y a tout juste un an, Juliette Thomas était victime d’une bousculade lors du départ des 10 kilomètres de Valence. L’athlète de Dampicourt s’était relevée avant d’abandonner une vingtaine de mètres plus loin. Juliette a pris une belle revanche cette année car elle y a claqué un solide chrono de 32’38.
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Les jours et semaines qui ont suivi l’épisode 2023 n’ont pas été évident mentalement, bien plus dur que physiquement. « J’ai pris la course avec sérénité, mis-à-part le départ qui me stressait par rapport à cette chute. Je savais que ça allait bien se passer car de nouvelles choses avaient été mises en place concernant le départ. C’est une belle revanche sur 2023 et on repart sur de bonnes bases », réagit Juliette Thomas. « Au niveau de la performance, je ne me suis pas vraiment posé de questions. »
Retour sur le fil de la course
Départ rapide, plus rapide que ce qu’elle souhaitait, mais Juliette Thomas avait un objectif: rester dans un groupe. La coureuse s’est donc accrochée. « Je me suis dit autant tenter le tout pour le tout et voir ce que ça pouvait donner. Le premier kilomètre, c’était une allure que je n’avais pas pratiqué à l’entraînement. Ca passait ou cassait. Je me suis dit que je devais rester dans le rythme, concentrée et bien placée. » Au fil des kilomètres, certaines athlètes ont craqué, Juliette Thomas est donc remontée petit à petit dans le classement. Une motivation supplémentaire. « Les sensations étaient vraiment bonnes mis-à-part le dernier kilomètre qui était vraiment dur. L’ultime ligne droite devait faire entre 500 et 600 mètres. A ce stade de l’année et de la saison, c’est rassurant. »
A la sortie d’une saison de cross plus que réussie avec une médaille de bronze au classement par équipe lors de l’Euro le 10 décembre dernier, c’était la première compétition où le chrono comptait. « C’est plutôt rassurant pour la suite. J’ai gagné un peu moins de 50 secondes en quelques mois car mon 33’26, je l’avais réalisé à Rotterdam le 3 septembre. »
6e performeuse belge de tous les temps
Un chrono inattendu au franchissement de la ligne d’arrivée à Valence. Si Juliette savait qu’elle pouvait battre son record et souhaitait principalement se rapprocher d’un petit 33 minutes, elle devient avec ses 32’38 la sixième meilleure performeuse belge de tous les temps ! « Cela explique hors chiffre, le niveau de mon chrono. J’espère pouvoir maintenant aller chercher à chaque fois quelques secondes et améliorer mon record pour monter dans le niveau belge de tous les temps. »
Un chrono prometteur sachant que Juliette n’a pas encore fait beaucoup de séances spécifiques pour la distance. Elle a passé une partie de sa préparation en Espagne la première semaine de janvier. « On a profité des vacances pour faire un mini-stage et cela a permis aussi de s’acclimater à la météo. J’avais fait un bon volume avec quelques séances où je m’étais fait mal mais je me suis pas encore entraînée très dur donc vivement la suite avec la préparation 10 kilomètres et semi. »
Un parcours rapide
Valence a pour étiquette que c’est un parcours rapide avec beaucoup de lignes droites et très peu de virages. Les dix kilomètres l’ont prouvé encore cette année avec le record du monde réalisé par la Kenyane, Agnes Jebet Ngetich avec 28’46. Densité, parcours et météo, les éléments étaient tous réunis pour performer. « On avait entre 15 et 20 degrés. Finalement, le jour de la course, on avait un peu plus de vent que prévu. Au niveau de la densité, c’est la première fois que je fais une course où je me retrouve jamais seule. Finalement, la course passe très vite. En élite, les femmes de mon niveau, on se faisait rattraper par les vagues derrière nous qui couraient en 31′. On est toujours poussé. On voit des nouvelles personnes qui arrivent. Ça nous donne envie d’aller les chercher. Il y a énormément de monde aux alentours qui crient donc c’est stimulant. »
Au niveau de la densité, c’est la première fois que je fais une course où je me retrouve jamais seule.
Juliette Thomas
Impasse sur Hannut, objectif semi de Séville
Juliette Thomas a pris la décision de ne pas s’aligner aux championnats LBFA de cross à Hannut le 21 janvier. La Belge a fait une croix sur son calendrier au 28 janvier avec le semi-marathon de Séville. « Suite au chrono de Valence, je me dis que je suis en forme. Je préfère faire une bonne semaine d’entraînement avant le semi. Je garde l’objectif route en tête. Je ferai encore Diest pour figurer dans le classement général de la Cross Cup. »
2024 est une année riche en championnats. Entre les championnats d’Europe à Rome et les Jeux Olympiques à Paris, certaines athlètes poseront des choix. Pour Juliette, l’objectif sera une sélection à Rome sur semi-marathon. « J’attends encore les critères de la Belgique. En fonction, on avisera et on verra si c’est envisageable ou non. Mon objectif est de me qualifier au ranking mais si la Belgique décide de sélectionner uniquement par rapport aux minima requis, ça sera plus compliqué et je ne sais pas encore si j’en suis capable. »
Rendez-vous le 28 janvier à Séville où Juliette tentera de faire mieux que les 1h12:13 réalisé à Berlin en 2023.